Introduction
L’acné est une maladie inflammatoire chronique qui altère la qualité de vie, incitant souvent les personnes touchées à recourir à l’automédication. L’objectif de cette étude était d’étudier l’ampleur du phénomène dans la Clinique Universitaire de Dermatologie-Vénérologie du CNHU-HKM.
Méthodes
Une étude transversale, observationnelle et prospective a inclus pendant 6 mois en 2024, les nouveaux patients consentants chez qui le diagnostic d’acné a été retenu. Les données relatives aux traitements antérieurs ont été analysées avec Epi Info version 7.2.2.6.
Résultats
La prévalence de l’acné était de 5,3% (101/1891 patients) et le sex-ratio de 0,4. La majorité des patients (80,2%) avait un niveau socio-économique moyen. Tous les patients présentaient des lésions d’acné au visage qui évoluaient dans la majorité des cas depuis au moins 2 ans (70,3 %). L’acné était le plus souvent papulo-pustuleuse (97,0%) et au stade 3 (44,6 %) et 2 (43,6 %). La majorité des patients avaient recours à l’automédication (77,2 %), compte tenu de l’accessibilité des conseils (91 %) et de la banalisation de l’acné (84,6 %). Les sources d’information pour l’automédication provenaient principalement des amis/proches (92,3 %) et des réseaux sociaux (30,8%). Les produits utilisés en automédication étaient des médicaments (98,7%), dont les antibiotiques (94,9%), les antifongiques (96,2%), les antihistaminiques (25,6%), les corticoïdes (87,2%) essentiellement ; mais aussi des cosmétiques et dermo-cosmétiques (98,7%), des phytothérapies ou produits faits-maison (29,5 %). Le coût moyen de l’automédication était de 20871,79±16717 FCFA et représentait jusqu’à 25% du revenu mensuel chez 93,6% des patients. Suite à l’automédication, l’évolution a été défavorable chez tous les patients avec une aggravation de l’acné dans 79,5 % des cas.
Conclusion
Ces résultats démontrent l’ampleur de l’automédication au cours de l’acné à travers sa prévalence, son coût et ses complications soulignant la nécessité de sensibiliser les populations.