Introduction :Les dermatomycoses, représentent un enjeu de santé publique mondial en raison de leur prévalence croissante. En République Démocratique du Congo (RDC), les données y relatives sont limitées. Le but de cette étude était de décrire l’épidémioclinique et les facteurs de risque des dermatomycoses à Kinshasa.est essentielle pour améliorer la gestion de Méthodes : C’était une étude rétrospective basée sur les dossiers des patients des services de dermatologie de 2 grands
hôpitaux de Kinshasa de mars 2000 à août 2023. Le diagnostic était clinique. Les variables d’intérêt étaient démographiques et cliniques.
Résultats : Sur 27 439 patients reçus, 1142 avaient une dermatomycose (4,16 %). Les jeunes femmes âgées de 27 ans (17 à 43) étaient les plus touchées. Les patients avaient des antécédents de dermatomycoses (26 %), d’utilisation d’un topique éclaircissant (19 %) et de diabète sucré (9,6 %). Parmi ceux-ci, 59,3 % souffraient de dermatophytose, 39,1 % de malassésiose et 1,2 % de candidose. La teigne était principalement observée chez les enfants (81,88 %, p < 0,001), le prurit et la douleur lésionnels étaient préférentiellement rapportés par les patients atteints de dermatophytose [65,25 % (p < 0,001) et 79,1 % (p < 0,001), respectivement]. Tinea corporis (45,5 %), capitis (20,4 %), pedis (19,3 %) et l’onychomycose (10,2 %) étaient les principales dermatophytoses, et leur topographie dépendait de l’âge (p < 0,001) et du sexe (p = 0,012).
Conclusions : Dominées par la dermatophytoses, les dermatomycoses sont fréquentes dans les consultations dermatologiques à Kinshasa. Les facteurs de risques retrouvés sont l’âge, le sexe, la douleur et le prurit. Au-delà de la clinique, l’identification de l’agent pathogène permettrait une meilleure compréhension épidémiologique et une prise en charge efficace.