Introduction: Les effets cutanés de la grossesse peuvent inciter les femmes enceintes à modifier leurs habitudes cosmétiques. Cette étude explore les connaissances, motivations et pratiques des parturientes concernant l’utilisation des cosmétiques durant la grossesse.
Méthodes : C’était une étude transversale et analytique menée sur quatre mois (octobre 2023 – janvier 2024) dans un hôpital de référence de Kinshasa, incluant toutes les femmes enceintes venues en consultation prénatale.
Résultats: Toutes les participantes utilisaient des cosmétiques, principalement pour les soins cutanés (43 %) et des muqueuses (26,6 %). L’âge moyen des parturientes était de 29,9 ans, avec une majorité entre 26 et 30 ans (30,6 %). Elles étaient souvent mariées (47,6 %), ménagères (38,3 %) et avaient un niveau d’études secondaires (43,3 %).
Une grande partie des femmes ignorait les risques des dermocosmétiques pour leur santé et celle du fœtus (56 % et 63 %). De plus, 51 % ne lisaient pas la composition des produits avant usage. La majorité des cosmétiques étaient achetés dans des boutiques de quartier (50 %). Parmi les habitudes relevées, 72 % utilisaient des produits contenant de l’hydroquinone, 74 % se défrisaient les cheveux, tandis que 77 % n’appliquaient pas de vernis à ongles et 69 % n’utilisaient pas de parfum. La principale motivation était le désir de se sentir belles (27 %). Cependant, 58 % des femmes n’étaient pas satisfaites des effets des cosmétiques, et 31 % ont signalé des effets indésirables, notamment une sécheresse cutanée (20,2 %). L’utilisation de produits éclaircissants était associée au désir d’avoir une peau claire, au défrisage des cheveux, au fait d’avoir au moins un enfant et au statut marital.
Conclusion: Bien que toutes les parturientes utilisent des cosmétiques, elles méconnaissent leurs effets nocifs. Une sensibilisation sur leur usage durant la grossesse est nécessaire pour limiter les risques materno-fœtaux.