INTRODUCTION
Le lymphome T anaplasique CD30+ ALK- est une forme rare et agressive de lymphome non hodgkinien. Les présentations sont variées et non spécifiques et les atteintes cutanées moins fréquentes. Nous rapportons un cas à présentation sporotrichoïde.
OBSERVATION
Une patiente de 36 ans, institutrice sans antécédent particulier, était reçue en consultation en Avril 2024 pour des lésions solides douloureuses du pied gauche évoluant depuis un an sans notion de traumatisme. L’examen physique objectivait sur la malléole externe gauche, trois nodules grossièrement ovalaires dont certains étaient ulcéro-crouteux, à fond fibrineux et sensibles, puis d’autres nodules le long des trajets vasculaires du même membre. Les aires ganglionnaires étaient libres et le reste de l’examen physique normal. Devant ce tableau, les hypothèses évoquées étaient une sporotrichose, une chromomycose sporotrichoïde, un lymphome cutané. Un premier examen histopathologique a révélé un infiltrat dermique riche en histiocytes et l’examen mycologique la présence de corps fumagoïdes conduisant à un diagnostic de chromomycose. Un traitement antifongique à base de terbinafine (500 mg/jour) et itraconazole (100 mg/jour) a été institué en plus des soins locaux. Après 8 semaines, on notait une aggravation du tableau clinique. Un second examen histopathologique avec immunohistochimie était en faveur d’un lymphome T anaplasique CD30+, ALK-. L’évolution était marquée par le décès de la patiente après six cures de chimiothérapie.
DISCUSSION
Le lymphome T anaplasique CD30+ ALK- est une forme agressive de lymphome non hodgkinien. Son diagnostic reste difficile en contexte africain. La présentation sporotrichoïde de notre cas a fait errer le diagnostic.
CONCLUSION
Ce cas met aussi en lumière la nécessité d’améliorer le plateau technique afin de réduire les errances diagnostiques et d’améliorer le pronostic des patients.