Introduction
La dépigmentation cosmétique volontaire (DCV), souvent motivée par des pressions sociales implique l’utilisation de produits contenant des substances nocives comme l’hydroquinone et les corticoïdes, qui altèrent la barrière cutanée et favorisent la carcinogenèse. Le carcinome épidermoïde est l’un des cancers les plus rapportés lors de la DCV. Nous rapportons un autre cas de carcinome épidermoïde au cours de la DCV à Lomé (Togo).
Observation
Une femme de 47 ans, utilisatrice de 200 grammes de produits éclaircissants à base de dermocorticoïde et d’hydroquinone par mois, depuis plus de 20 ans, sans antécédents pathologiques, a consulté pour une tumeur ulcéro-bourgeonnante du décolleté évoluant depuis cinq mois. La lésion, était initialement une plaque hyper pigmentée, puis s’est ulcérée et étendue secondairement malgré des traitements locaux. L’état général de la patiente était conservé. L’examen physique a révélé une tumeur de 12 × 7 cm, douloureuse et saignante au contact, sur fond d’atrophie cutanée et de plaque d’ochronose exogène. Les sérologies des hépatites virales et VIH étaient négatives. L’examen histopathologique fait, avait conclu à un carcinome épidermoïde invasif. Sur le plan évolutif, l’état général de la patiente s’était altéré rapidement, avec une perte de poids et une augmentation de la taille de la tumeur en un mois après la première consultation. La patiente n’a reçu aucun traitement médical spécifique ni chirurgical par manque de moyens financiers. Elle a été perdue de vue après deux mois de suivi.
Conclusion
Ce cas souligne la nécessité de réglementer strictement ces produits et de sensibiliser aux risques sanitaires de la DCV, très répandue en Afrique subsaharienne. Des campagnes de prévention sont essentielles pour réduire la survenue de ces complications.