Introduction : La sulfadoxine pyriméthamine est le traitement prophylactique intermittent du paludisme recommandé chez la femme enceinte au Burkina Faso. Nous rapportons des cas de nécrolyse épidermique toxique due à cette molécule chez 2 femmes enceintes.
Observations :
Cas 1 : Patiente de 19 ans, primigeste, sans antécédent pathologique reçue pour une éruption bulleuse cutanée et muqueuse sur une grossesse évolutive de 21 semaines + 2 jours. Cette éruption était survenue brutalement 16 jours après la prise de 3 comprimés de sulfadoxine pyriméthamine pour le suivi de sa grossesse. L’examen physique retrouvait des bulles à toit nécrotique sur la peau et des érosions des muqueuses. Le diagnostic de nécrolyse épidermique toxique compliquée d’une anémie modérée avec une atteinte cutanée estimée à 25% fut retenu. Un traitement symptomatique fut instauré et l’évolution fut favorable pour la mère et le fœtus après 12 jours d’hospitalisation avec un certificat d’éviction à la sortie.
Cas 2 : Patiente de 18 ans, primigeste, sans antécédent pathologique reçue pour des bulles et des érosions cutanées et des muqueuses sur une grossesse évolutive de 20 semaines, survenues 10 jours après la prise de 3 comprimés de sulfadoxine pyriméthamine. L’examen physique retrouvait des bulles à toit nécrotique sur le revêtement cutané et des érosions des muqueuses. Le diagnostic de syndrome de lyell compliquée d’une anémie moyenne avec une atteinte cutanée estimée à 50% fut retenu. Un traitement symptomatique fut instauré et l’évolution fut favorable pour la mère et le fœtus après 20 jours d’hospitalisation avec un certificat d’éviction à la sortie.
Discussion/Conclusion : La nécrolyse épidermique toxique à la sulfadoxine pyriméthamine est rare et pose le problème de la chimioprophylaxie du paludisme chez la femme enceinte. La sulfadoxine pyriméthamine étant la molécule recommandée dans la prévention du paludisme durant la grossesse, une autre alternative devrait être envisagée.