Introduction : L’exposition professionnelle au ciment sans mesures de prévention collective et individuelle adaptées est à risque de plusieurs pathologies dont les dermatoses irritatives et allergiques sources d’inconfort et de baisse de productivité pour le travailleur.
Observation : Il s’est agi deux travailleurs du secteur informel âgés respectivement de 14 ans et 32 ans ; l’un apprenti et l’autre manœuvre dans le domaine du carrelage suivis dans le service de pathologies professionnelles du CNHU-PPC en 2023. Leur ancienneté respective auprès du maître artisan actuel était de 2 ans et 1an. Ils étaient sans antécédents dermatologiques connus et sans antécédents professionnels dans le secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) avant l’embauche. Les deux travailleurs ont signalé une sensation de brûlure, de prurit prédominant au niveau des mains évoluant respectivement depuis 12 mois et 7mois ayant nécessité l’application de citron et qui a été considérée comme une réaction d’adaptation selon la hiérarchie. L’examen clinique a retrouvé chez les deux travailleurs des gerçures et crevasses au niveau des doigts et de la main faisant évoquer en premier lieu une dermatose irritative. Le patch test au potassium dichromate était positif chez l’un des travailleurs associant ainsi une sensibilisation allergique. La visite des lieux de travail a permis de constater qu’ils manipulaient le ciment humidifié les mains nues, sans vêtement de travail et sans aucune hygiène. La prise en charge de la dermatose a été multidisciplinaire. Une formation des travailleurs et de leur hiérarchie sur le port des équipements de protection individuelle et l’hygiène des mains a été faite.
Conclusion : Le contrôle des dermatoses professionnelles dans le secteur des BTP doit reposer sur l’amélioration des conditions de travail et la formation.