Introduction
Les leishmanioses sont des parasitoses dues à des protozoaires du genre leishmania. Il existe trois types de leishmanioses : les leishmanioses viscérales ou Kala-azar, les leishmanioses cutanées localisées ou diffuses et les leishmanioses cutanéo-muqueuses. Une quatrième forme clinique, la leishmaniose dermique post-kala-azar est une séquelle de la leishmaniose viscérale.
Observation
Une jeune femme de 20 ans d’origine tchadienne présentait depuis 3 ans des lésions solides asymptomatiques, apparues à l’avant-bras droit, puis sur tout le corps. Les lésions étaient associés à une perte progressive de la vision de l’œil droit. Il n’y avait rien de particulier dans ses antécédents. A l’examen physique, l’état général était conservé. A l’examen dermatologique, on observait des papules kératosiques parfois isolées, parfois regroupées pour former des placards et nappes kératosiques à limites floues. Les placards kératosiques étaient parsemées de lésions érosivo-crouteuses, parfois purulentes. Les lésions kératosiques coexistaient avec des nappes érythémato-œdémateuses infiltrées à surface non squameuse et des tumeurs de taille variable dont la plus petite mesurait 0,2 cm et la plus grande 1,5cm. Les lésions étaient situées sur le visage, les membres thoraciques, les jambes, le tronc et les cuisses à minima. Les examens biologiques avaient montré une CRP à 40mm à la première heure et une CRP à 25,82mg/L. L’examen d’anatomie pathologique standard d’un prélèvement biopsique était en faveur d’une localisation cutanée d’une leishmaniose. L’espèce n’avait pas été précisée. La sérologie HIV était négative. La patiente a été mise sous itraconazole à 200mg, 3 fois par jour prévue pour 12 semaines. Elle est décédée après 7 semaines de traitement d’une toxidermie grave.
Conclusion :
Les leishmanioses sont des maladies tropicales négligées, endémiques dans toutes les Régions de l’OMS dont le diagnostic reste encore difficile malgré la prise en charge bien codifiée.